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20.000 francs en liquide et deux bijoux provenant d’une donation ont également été subtilisés à cette occasion.

Une plainte est déposée, mais la chance de les identifier sur le marché de l’art est peu probable : les maisons de vente aux enchères et les marchands d’art sont tenus de vérifier la provenance des objets mis en vente. Les cachets de l’association ne laissent aucun mystère sur l’origine de ces pièces historiques.

Mais miraculeusement, ces derniers mois, 43 ans après le vol, trois de ces pièces ont été retrouvées…

Trois mois, trois découvertes

En novembre 2023, une lettre de Charles Baudelaire, datée du 23 février 1852 et adressée au Président de la SGDL, a été identifiée dans une vente aux enchères à Drouot, organisée par la maison Giquello et associés, nous apprend Le Monde. Le poète y demande une assistance financière d’urgence. L’association des écrivains a rapidement alerté l’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC). La précieuse missive a été retirée de la vente, puis restituée.

En décembre, c’est un collectionneur belge qui a découvert l’origine douteuse d’une lettre de Guy de Maupassant qu’il souhaitait faire estimer. Un expert l’a informé de la présence d’un tampon de la SGDL, l’amenant à signaler la lettre à l’association. Là encore, il s’est avéré qu’elle faisait aussi partie du butin volé en 1980, et a ainsi été restituée à la SGDL.

Mi-janvier, c’est une lettre de l’écrivain et aventurier Alexandre Moreau de Jonnès, également marquée par le cachet de la SGDL, qui a été repérée sur le site spécialisé dans les ventes aux enchères en ligne, eBay. L’OCBC s’est chargée de la restitution à la Société des gens de lettres.

157 lettres à retrouver

À présent, cette dernière appelle les maisons de vente aux enchères et les marchands d’art à faire preuve de vigilance et à signaler tout document ou lettre portant son cachet, ainsi que toute édition originale du recueil Une saison en Enfer d’Arthur Rimbaud. Les notaires sont également encouragés à l’informer de toute œuvre portant son tampon qu’ils découvriraient dans le cadre d’une succession.

L’association, initiée en son temps par des figures telles que Honoré de Balzac, Victor Hugo, Alexandre Dumas ou George Sand, a par ailleurs mis en place une cellule dédiée pour faciliter leur restitution. Celles effectuées avant le 31 décembre 2024 ne donneront lieu à aucune poursuite judiciaire si le détenteur actuel n’était pas au courant de la provenance illicite de ces objets.

Toute personne détenant des lettres manuscrites avec le cachet de la SGDL ou possédant des informations relatives à ces pièces est par ailleurs invitée à se manifester à patrimoine@sgdl.org.

La Société des gens de lettres rappelle enfin que le recel de telles œuvres, sachant qu’elles proviennent d’un crime ou d’un délit, est punissable de cinq ans d’emprisonnement et d’une amende de 375.000 €, peine pouvant aller jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 750 000 € en cas de recel habituel, professionnel ou en bande organisée, conformément aux articles 321-1 et suivants du Code pénal.

Outre le recueil de Rimbaud, 157 autres lettres sont encore à retrouver…

Crédits photo : Lettre de Charles Baudelaire, datée du 23 février 1852. SGDL.